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Si j'osais, Madame, je vous parlerais de vos fesses. Je pourrais vous en dire bien des choses. Je pourrais vous les faire voir de toutes les couleurs. Mais voilà, je n'oserai jamais. D'ailleurs sans doute trouveriez-vous un tel discours incongru. Pis, votre éducation si "comme il faut", si éloignée de toute paillardise, vous ferait rejeter un tel propos de mal élevé. Et pourtant je sais que l'histoire de vos fesses est riche d'expériences, je sais que vous les aimez, que vous les choyez, qu'elles sont l'objet de mille et une attentions de votre part. Je sais que vous ne les confiez pas au premier venu.



Je pourrais, Madame, les comparer aux collines de Toscane lorsqu'elles s'éveillent aux premières lueurs de l'aube ou, plus tard, les voir alanguies comme les dunes du désert, lorsqu'elles deviennent roses au soleil couchant. Elles unissent la plaine de vos reins à la rondeur effilée de vos cuisses. Je pourrais dire qu'elles expriment l'harmonie d'un monde, de votre monde. Si j'osais, Madame, vous dire comme elles sont douces, tendres et fermes, sous mes doigts, sous mes paumes. Elles semblent m'attendre pour s'abandonner, pour exécuter ces vibratos de contrebasse, pour jouer en mesure ces notes sèches et cinglantes, puis être enveloppées de cette chaleur bienfaisante, de cette brûlure insupportable.

 

Votre paire de fesses, Madame, forme ce que l'on appelle vos miches, votre arrière-train, votre postérieur, votre derrière, votre lune, votre popotin, votre cul ! Tout est dans ces trois lettres qui désignent ces reliefs symétriques, une seule syllabe qui claque comme bannière au vent, votre bannière. Mais "lune" est bien l'image la plus romantique ! Et j'aime tant voir mes mains transformer cette lune en soleil, faire de votre astre froid une étoile tiède, puis bouillante, voir ces rondeurs blanchâtres devenir carmin, savoir que mon énergie se transforme en chaleur dans ces volumes si bien arrondis.

 

Vous voyez, Madame, j'oserais presque vous parler de vos fesses, vous dire qu'elles vous font le plus joli cul du monde, si vivant, si avenant. Vous ne savez pas le plaisir de se sentir Vulcain devant si belle enclume, vous vous vouliez de fer, et le feu vous amollit, je suis forgeron de votre douleur, forgeron de votre plaisir. Je façonne à mon gré.

 

Et quand vous atteignez l'insupportable, quand votre forteresse capitule sous mes dernières volées de flèches et de boulets, quand vous réclamez merci, alors mes lèvres, consolantes et calmantes, se posent délicatement sur vos fesses, mes mains se font douceur et réconfort.

 

Vos fesses sont très belles, Madame, vous pouvez vous endormir heureuse et rêver de la prochaine fois.

Par Essentiel - Publié dans : Textes pour ELLES
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