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MAGRITTE René - Le viol

 

La naissance des épaules, le cou, au bas de l’image, la chevelure blonde en attestent le portrait d’une jeune femme, jolie sans doute… 

Mais il s’est produit un « déplacement ! ». Au lieu du visage attendu, c’est un corps d'une femme.
Le déplacement masque l’objet réel du désir, tandis qu’ici la substitution du corps au visage le révèle, illustrant ce fait habituel qui est ce que ressent lorsque un homme est en face d’une femme désirable, si les convenances sociales veulent qu’il ne regarde que son visage, c’est à la beauté de toute sa personne, à l’attrait de son corps qu’il songe. 

Cette substitution du corps au visage est possible en raison de l’analogie de distribution spatiale des parties les plus notables du visage et du corps : yeux égal seins, nez égal nombril, bouche égal sexe. C’est donc sur eux que se fonde le sens de la transformation réalisée par Magritte d’un face à face en face au corps.
 

Face à une personne en regarde en général d’abord les yeux, on échange des regards, puis remarque le nez, organe central du visage et ensuite la bouche. C’est donc dans cet ordre, qui correspond à l’expérience la plus générale, que seront observées dans l’œuvre de Magritte les parties du corps qui les remplacent.
 

Les seins sont, de toutes les parties du corps substituées à celles d’un visage, celles qui ressemblent le plus à ce qu’elles remplacent, car l’aréole et le tétin du sein vu de face correspondent approximativement aux yeux. La différence est forte car les yeux sont au fond de cavités, les orbites ; les seins sont en volume, projettent en avant aréoles et pointe. La substitution aux yeux des seins dressés qui semblent s’offrir, qui, s’ils ne peuvent être « caressants » comme le regard, semblent appeler la caresse, de sorte qu’ils deviennent des emblèmes du désir ! Ce qu’ils sont généralement, en art comme en réalité.
 

Quand on en vient au nez, nombril, il semble que l’on est devant le résultat d’un processus inverse de celui fondant le rapport des yeux et des seins, car cette fois-ci c’est un creux, celui du nombril, qui remplace une avancée, celle du nez. Une image peut venir à l’esprit : celle d’une tête de mort, tête où le nez est remplacé par une béance. Quand cette pensée survient, l’effet produit par ce corps féminin si attirant change de nature… au désir succède l’effroi, suscité par l’imagination de ce qu’il sera un jour, car alors la substitution du corps au visage, qui fonctionnait comme une métaphore du désir, paraît n’être que le premier moment d’un processus de transformation en deux temps dont le suivant est une autre substitution, à venir, celle du corps en décomposition en place de ce corps jeune et séduisant.
 

L’impression plaisante que le spectateur a d’être devant le produit d’une fantaisie se change en sentiment désagréable de participer à la découverte d’une réalité inéluctable : Le désir d’amour que le corps vivant suscite, cède à « la pulsion de mort…»
 

C’est donc avec appréhension qu’on en vient à considérer le bas du visage, corps, qui se termine d’ailleurs de façon assez monstrueuse, le menton constitué par l’amorce des cuisses, dont la forme est interrompue aussitôt qu’indiquée et fendu par la bouche, sexe. Cependant celui-ci n’est pas visible, l’on sait bien que ce qui est caché est toujours quelque peu inquiétant. Tout cela fait qu’on ne pourra s’empêcher d’évoquer l’un des fantasmes les plus récurrents de l’angoisse humaine, ici particulièrement favorisé par l’équivalence bouche, sexe, celle du « vagin denté », du sexe féminin dévorateur et castrateur.
 

En ce bas d’image, pour des raisons visuelles la laideur et la monstruosité de cette anatomie récusant la beauté, la vénusté du reste du corps…
Les fantasmes issus de l’inconscient, l’horreur et la peur succèdent à l’attirance et au plaisir de voir. « L’inquiétante étrangeté » de l’image inventée par Magritte suscite en définitive une épouvante irraisonnée. 
Le titre de l’œuvre est profondément en accord avec ce que celle-ci montre (et démontre) : « le viol » annoncé est la violence faite à l’image de la femme, mais aussi le saccage des illusions de l’amour heureux…

Le viol
(Attention)


Simuler un viol... (jeu)
Par Essentiel - Publié dans : Mythes
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